Cet article est très largement inspiré du livre écrit par Edward Whymper : Escalades dans les Alpes,deuxième édition Française parue chez Hachette en 1875.
Nous sommes le 6 Juillet 1865, Whymper poursuit sa quête de sommets des Alpes.
Après 3 semaines lui et ses guides cumulent 30000 mètres de dénivelées positifs et 28400 mètres négatifs. Venant d’effectuer l’ascension de la Ruinette en Suisse, ils se dirigent vers le col d’Ollen par le glacier d’Otemma, Whymper raconte, « Nous marchions prudemment à la file et bien attachés à la corde. Tout à coup Almer tomba dans une crevasse où il s’enfonça jusqu’aux épaules ; je tirai aussitôt la corde, mais la neige céda sous moi et je n’eus que le temps d’étendre les bras pour m’arrêter dans ma chute. Biener tint bon ; toutefois, après l’incident, il nous raconta que son pied s’était aussi enfoncé, de sorte que, pendant un instant, nous nous étions trouvés tous trois dans le gouffre béant de la crevasse. »
Pour la petite histoire le même Christian Almer l’année précédente guide A.W. Moore pour aller au mont Blanc par Saint Gervais et descente sur Chamonix. Moore s’inquiète qu’ils soient seulement eux deux justement pour le risque de tomber dans une crevasse. Almer répond : «Je ne tombe pas facilement dans une crevasse, cela devrait aller. » (The Alps in 1864 par A.W.Moore)
Comme quoi il ne faut jurer de rien.
Whymper lui est un fervent partisan de l’usage de la corde et contre l’avis justement de plusieurs guides à l’époque. Son récit dans son livre est d’ailleurs fait pour étayer ce propos. Il poursuit : « Un certain nombre de guides, et des meilleurs, ne se soucient pas trop de s’attacher à la corde, surtout le matin de bonne heure, quand la neige est encore ferme. Ils regardent, en effet, la précaution comme inutile. Les ondulations de la surface d’un glacier dénoncent toujours, plus ou moins clairement, l’existence des crevasses. La neige s’affaissant à l’intérieur, les dépressions indiquent leur direction et en partie leur largeur. Un guide expérimenté sait découvrir ces plissements imperceptibles ; il les côtoie, soit sur un bord, soit sur l’autre, et il y tombe rarement. Certains guides, persuadés qu’ils ne seront jamais pris par surprise, refusent donc de se servir de la corde. Michel Croz était de cet avis. Les enfants et les imbéciles seuls, disait-il, avaient besoin d’être attachés dans la matinée.»
Whymper cependant considère que si habile que l’on soit, on n’est jamais parfaitement sûr de ne pas se tromper. Toujours sur ce sujet il indique que franchissant le col du saint Théodule pour la première fois son guide avait jugé l’usage de la corde inutile. A peine ont-ils parcouru 400 mètres que la neige manqua sous les pieds du guide il disparut englouti jusqu’au cou dans une crevasse. Whymper l’aide à se sortir de ce mauvais pas et le guide conclut qu’il ne se doutait pas qu’une crevasse se trouvât à cet endroit et qu’ensuite il ne refusa plus de la prendre. Whymper lui, qui franchit par la suite ce col une bonne quinzaine de fois insista toujours pour être encordé.
En 1864, l’Alpine club Anglais charge une commission pour faire un rapport sur les cordes préférables à utiliser en montagne. Deux cordes sont approuvées et considérées comme les meilleures que l’on puisse trouver. L’une en chanvre de Manille, l’autre en chanvre d’Italie. La première plus lourde pèse un peu plus de 30 grammes par trente centimètres, l’autre vingt cinq. Ces deux cordes peuvent supporter un poids de 85 kg tombant d’une hauteur de 3 mètres. Elles ne se rompent que sous un poids mort de deux tonnes.
Whymper insiste également sur l’usage de la corde. Il y a dit il une bonne manière et plusieurs mauvaises de s’en servir. Il est d’une importance capitale que la corde soit tendue entre chaque personne.
Whymper conclut : « Inutile d’en dire plus long sur ce sujet. Un seul jour passé dans les montagnes fera mieux comprendre la valeur d’une bonne corde et les nombreux usages auxquels elle peut servir que tout ce qui a été écrit sur cette matière ; toutefois, pour savoir en tirer parti, une longue expérience est indispensable. »
Cette conclusion est à mon avis toujours d’à-propos. L’analyse des guides sur l’utilité de la corde à de nos jours sûrement changé.
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